L’entreprise de demain

 « Le vieux modèle organisationnel – et la façon de faire du profit – est déjà mort mais il n’a pas encore échoué et sombré pour les personnes qui en ont la charge », explique Brian Solis, dans “What’s the future of business ?“

 Des équipes auto-organisées

Cette organisation sera-t-elle à l’image de Zappos, qui fonde son approche sur la notion de bonheur et vient de supprimer tous les postes de managers ? L’e-commerçant américain de chaussures et de mode a opté pour une holacratie – L’holacratie est la déclinaison organisationnelle du lean management – où le travail est effectué par des équipes auto-organisées dont les rôles se chevauchent, à l’instar de cellules biologiques à la fois autonomes et dépendantes de l’organisme qu’elles constituent. Les intitulés de poste disparaissent, les salariés se voient assigner plusieurs rôles, chacun dotés d’objectifs.

Cette organisation s’inspirera-t-elle de Morning Star, une entreprise agroindustrielle spécialisée dans la transformation de la tomate (ketchup, sauce, purée, soupe, …) qui pratique le self management. Ce qui veut dire qu’il n’y a  plus de manager au sens classique de la hiérarchie. Pourtant il n’y règne pas le chaos car il y a une autre forme de régulation, une sorte de contractualisation horizontale.

 Agir de façon plus transparente

Demain, les entreprises seront plus mobiles, plus sociales, plus collaboratives. Les leaders devront repenser le management des talents, les systèmes opérationnels et les modèles organisationnels pour créer une entreprise vraiment connectée. Où même les personnes situées au plus bas de l’échelle seront traitées avec respect et dignité. Pour réussir, ils devront agir de façon plus transparente vis à vis de toutes les parties prenantes (actionnaires, employés, clients,…) et valoriser les employés pour qu’ils puissent devenir d’authentiques ambassadeurs de la marque. Ils chercheront à mettre en place des organisations plus agiles pour répondre en temps réel à toutes les opportunités et les menaces. On devrait assister progressivement à l’émergence

  • d’une entreprise qui cherche à trouver un équilibre entre profits et responsabilité sociale.
  • d’une entreprise qui s’inspire de postulats organiques et non plus mécaniques
  • d’une entreprise qui favorise parallèlement la création collective et l’autonomie individuelle en valorisant la personne à travers ses différents rôles et non plus uniquement sa fonction.
La redécouverte de l’autonomie

Aujourd’hui le défi est de marier innovation et productivité et le mot clé est “transformation“. Mais de quelle transformation s’agit-il se demande Patrick Storhaye, le président de Flexity ?

  • Parle-t-on de ce que Zygmunt Bauman nomme la modernité liquide avec une entreprise qui cesserait d’être un lieu d’intégration des compétences régies par un lien de subordination – c’est à dire le contrat de travail – au profit d’autres entreprises des hubs de services dont les contours se redessineraient en permanence au gré du busines ?
  • Parle t-on de ce que Gary Hamel appelle la fin des modèles où les entreprises, confrontée à une complexité grandissante et à des problèmes inédits, ne peuvent plus se contenter de se référer à des modèles de management stéréotypés et doivent permettre à leurs membres d’exercer pleinement leur intelligence ?
  • Parle-t-on d’un retour vers basiques du management avec la redécouverte de l’autonomie, après avoir vécu une forme de dérive gestionnaire et financière ?

« L’obsession du contrôle et de la prévision a fait des managers des contrôleurs des poids et mesure occupés à faire du reporting au détriment de l’intelligence du business », souligne Patrick Storhaye. Il croit qu’une véritable autonomie individuelle est possible dans les entreprises : « C’est la liberté qu’on donne à quelqu’un de prendre des initiatives dès lors qu’elle visent une sorte de bien commun et s’inscrivent dans le respect d’un certain nombre de règles et de valeurs de vivre ensemble.

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